Jean-Sébastien-Durand

Service Affaires – Jean-Sébastien Durand

Chabé (ex-Service Affaires)

Expert dans le domaine du transport sur mesure.
Dirigeant
Secteur d’activité
Type d’opération
Site internet

Deux ans après la reprise de Service Affaires en Management Buy Out, vous avez acquis  une petite société, pourquoi ?

Jean Sébastien Durand : Service Affaires est historiquement fortement présente dans le transport de dirigeants dans le cadre de contrats de longue durée pour les grandes entreprises et les administrations françaises.

Nos clients nous sollicitaient de plus en plus pour des prestations de courte durée. Nous voulions compléter notre savoir faire dans ce domaine et acquérir une base d’activité déjà significative avant d’appuyer en développement chez nos propres clients. C’est dans ce contexte que nous avons identifié Chauffeur Services Paris, qui avait aussi le mérite d’avoir une clientèle étrangère venant à Paris pour des road shows, des visites d’affaires ou de tourisme.

Nous réalisions en 2010 9 m€ de chiffre d’affaires et Chauffeur Services Paris environ 600 k€. Cette opération était donc à notre portée.

Quels ont été les éléments clés de la négociation et quels conseils donneriez vous à tout dirigeant souhaitant faire de même dans son secteur ?

La clé pour le dirigeant de PME est d’avoir une stratégie. Lorsque cette stratégie est claire dans votre tête, cela vous permet de recevoir voire de chercher dans de bonnes conditions des acquisitions.

Il est également essentiel d’être sûr de votre gestion financière. Avec un bon degré de confiance dans ses propres chiffres, dans ses propres prévisions, il est plus facile de greffer une nouvelle société et d’en assumer les aléas potentiels.

Se faire accompagner par un associé expérimenté est également utile. Cela vous permet de compléter votre argumentaire vis à vis des vendeurs avec un discours plus normatif. Cela vous permet à vous, en tant qu’acheteur, de prendre du recul et de mieux pondérer l’importance de tel ou tel point de blocage dans la négociation ou de tel ou tel risque pour le futur. Votre associé a intérêt comme vous à ce que cela se fasse, mais pas dans n’importe quelles conditions et surtout pas au détriment de la sérénité du développement sur votre cœur d’activité.

Avec bientôt six mois de recul, que pouvez vous dire concernant l’intégration de cette acquisition ?

L’intégration s’est bien déroulée. Nous avons bénéficié d’un parfait soutien des cédants, qui nous ont accompagné trois mois et n’ont pas ménagé leurs efforts pour nous faciliter la tâche comme ils s’y étaient engagés. Cet élément avait d’ailleurs été déterminant dans notre souhait d’avancer malgré les inévitables difficultés que génère ce type d’acquisition.

Vous avez cédé Service Affaires mi 2011, pourquoi ?

Jean Sébastien Durand : Nous étions régulièrement sollicités mais avons été approchés trois ans après la reprise de l’entreprise par le leader de notre secteur, la société Chabé Limousines. Notre croissance annuelle de plus 15%, la qualité de la gestion de nos ressources et le sérieux de notre gestion financière attiraient, dans un secteur compliqué à appréhender pour des intervenants extérieurs.

Chabé Limousines est le leader du secteur du transport haut de gamme de dirigeants en voiture particulière, très présent auprès de l’hôtellerie parisienne de renom. Il était naturel qu’ils intègrent Service Affaires, leader dans le secteur des entreprises.

Quels ont été les éléments clés de la négociation et quels conseil donneriez vous à tout dirigeant souhaitant faire de même ?

Chabé Limousines connaissait notre activité et s’intéressait vraiment aux complémentarités. C’était selon moi le plus élégant mariage à réaliser pour Service Affaires. J’avais par ailleurs pu nouer une relation confraternelle de qualité avec Madame Agnès Lo Jacomo, présidente du groupe Chabé Limousines. Cet élément a également été déterminant pour moi, dans ma volonté de faire avec eux et de les accompagner.

Nos associés autour de Capital & Dirigeants Partenaires ont joué un rôle important, me permettant de structurer les discussions tout en continuant à gérer l’entreprise ce qui n’est jamais très facile. Nous n’étions pas « à vendre », rien n’était préparé.

Quelles sont les perspectives du groupe Chabé Limousines / Service Affaires pour les prochaines années ?

Les services que nous proposons sont éternels et d’avenir s’ils sont délivrés avec une qualité irréprochable et en tant que service haut de gamme. Les dirigeants, les personnalités ne peuvent prendre les transports en commun ni conduire eux-mêmes un véhicule individuel tant leurs besoins de sécurité, de communication permanente et de confidentialité sont importants.

Les évolutions actuelles, les contraintes budgétaires, la législation, le droit du travail font que ces prestations sont de plus en plus externalisées comme la plupart des services aux entreprises et aux administrations.

Le groupe Chabé va développer dans l’avenir les missions de conduire ces personnalités ou ces hôtes de marque :

  • sur une courte période avec des véhicules et des chauffeurs mis en place spécialement. Tous nos chauffeurs sont formés dans le cadre d’une école de formation à la sécurité. Ils sont très expérimentés.
  • dans le cadre de contrats de longue durée avec un véhicule et un ou plusieurs chauffeurs atitrés,
  • au moyen de navettes haut de gamme de petite contenance (9, 12 ou 15 places). Les besoins des clients sont en effet importants dans ce domaine, c’est un service qu’ils souhaitent souvent mettre en place pour leurs salariés ou leurs hôtes de marque.

Nous réalisons aujourd’hui environ 35 m€ de chiffre d’affaires et avons tous les atouts pour monter à court terme ce chiffre d’affaires à 50 m€, en France et dans certaines autres capitales où Chabé est également présente.


Trois ans après avoir pris le contrôle de votre entreprise accompagné par Capital & Dirigeants Partenaires, vous vous êtes introduit en Bourse en mai 2010, pourquoi ?

Cédric Rény : Je vous rappelle que je détenais 30% de la société avant le LBO de 2007, et que cette opération, financée en grande partie avec une dette senior m’avait permis à l’époque de détenir plus de 51% du capital. Trois ans après, nous avons soldé par anticipation la dette senior.

Mon projet était, outre de respecter l’engagement pris vis à vis de mon actionnaire historique de porter l’affaire en bourse, de développer fortement Custom Solutions grâce à la cotation, en lui donnant ainsi plus de visibilité et les moyens de réaliser des acquisitions.

Nous avons réussi : Custom est passée de 12 m€ de CA et 2 m€ d’EBIT à 20 m€ de CA et 3 m€ d’EBIT. A ce jour nous avons réalisé principalement une acquisition significative : Gecip (2 m€ de CA).

Quels bénéfices et inconvénients trouvez vous dans cette cotation ?

Certains cadres de l’entreprise, mais aussi et souvent dans des proportions importantes, certains employés, ont souscrit à l’opération au moment de l’introduction. Nous leur avons fait des conditions favorables. Cet aspect est fédérateur, même si la liquidité n’est plus au rendez-vous pour le moment sur ces marchés boursiers small caps. Cette Introduction en Bourse nous a également obligés à nous structurer et à réfléchir sur l’orientation stratégique à long terme de l’entreprise.

Je ne cache pas un certain étonnement sur le peu d’opportunités qui nous sont présentées en matière de croissance externe. A croire que les banques d’affaires conduisant des transactions sur des petites PME ne suivent pas la bourse small caps ou que les cédants ne voient pas l’intérêt qu’ils peuvent tirer, même en terme de multiples, d’un rapprochement avec nous par rapport à des opérations de rapprochement avec des investisseurs purement financiers.

Vous avez réalisé l’acquisition de la société Gecip fin 2010, pouvez vous nous dire vos motivations et la nature de cette opération ?

Gecip, ancienne filiale du groupe de communication DDB, est un acteur ancien dans le domaine des systèmes et des bases de données dédiées à la fidélisation. L’entreprise a été restructurée et recentrée sur ses clients et savoir faires fondamentaux et qui font aujourd’hui la différence.

Quelles sont vos orientations stratégiques pour 2012 et après ? Cherchez vous à réaliser d’autres acquisitions et si oui pourquoi ?

La crise a impacté de manière finalement assez limitée notre activité. Nous nous développons fortement dans notre activité traditionnelle de marketing promotionnel, où les offres dites « différées » se développent chez de nouveaux types de clients. Nous nous développons aussi dans nos activités logistiques.

Nous avons lancé un nouveau produit baptisé « Cartavenue ». Cette carte prépayée aux couleurs de l’annonceur lui permet d’inscrire ses actions de promotion dans le temps en fidélisant ses consommateurs. De manière générale, la fidélisation et le CRM constituent des axes de développement stratégiques pour nous.

Nous cherchons à réaliser de nouvelles acquisitions. Je vous rappelle que nous avons une trésorerie disponible de plus de 10 millions d’euros, aucune dette, et que notre cotation en bourse permet de proposer à des cédants des perspectives intéressantes.

Nous voulons croître fortement et ciblons pour cela toute acquisition dans le marketing, le CRM, la fidélisation, sur des activités traditionnelles ou basées sur les nouvelles technologies Web ou mobiles.