Pouvez nous décrire l’histoire de vos entreprises ?
Catherine Thierry : Anne et moi-même avons chacune repris une entreprise fondée par notre père, boulanger à Senlis, à sa disparition. Elle à Antibes et couvrant la Côte d’Azur, moi à Senlis et couvrant Paris et sa région. Nous avions une trentaine d’années.
Ces entreprises, florissantes dans les années 70, avaient souffert de la dévalorisation du pain blanc surgelé, notamment à destination de la restauration collective. Nous avions également des magasins. Au début des années 90 il nous a fallu faire des choix stratégiques.
Notre travail a consisté en un repositionnement complet des deux entreprises sur des produits de qualité à destination notamment d’une clientèle exigeante d’hôtels et de restaurants haut de gamme. Nous avons délibérément choisi de laisser les marchés de volume aux grands opérateurs du surgelé et nous sommes concentrés sur le haut du marché, à savoir des produits ultra-frais, livrés directement par nous aux clients jusqu’à quatre fois pas jour, avec un niveau de service et d’adaptation très élevé.
Cela a bien fonctionné. Nous avons accompagné un mouvement de retour aux produits de qualité, et notamment au bon pain. Souhaitons que cela dure mais la qualité est un combat quotidien. La boulangerie est un métier difficile mais où les meilleurs ont l’opportunité de bien gagner leur vie.
Pourquoi avez-vous confié cette mission à Capital & Dirigeants Partenaires et comment s’est elle déroulée ?
Anne Thierry : Nos entreprises étaient indépendantes opérationnellement et capitalistiquement. Ma sœur avait été associée à Bruno Annequin dans son affaire à Paris, SPM – Boulangerie Thierry, dans le cadre d’une opération de transmission de son entreprise en deux temps montée en 2005. C’est lui qui avait conseillé la cession définitive de SPM en 2009. Elle m’a naturellement recommandé de faire appel à lui pour la transmission de ma propre société en 2011.
Au final, la mission s’est bien déroulée et a nécessité un gros travail d’analyse et d’explication dans la mesure où même si notre positionnement très qualitatif nous protégeait, la crise traversée occasionnait quelques questions de la part des candidats.
Qu’avez-vous trouvé de plus délicat dans cette transmission ?
Anne Thierry : Le plus difficile pour celui ou celle qui dirige l’entreprise au quotidien est l’attente. Une fois que la décision a été prise de transmettre, il est compliqué de travailler dans deux directions trop longtemps : développer et céder. C’est pourquoi ces processus de cession d’entreprises doivent au maximum être raccourcis.
Catherine Thierry : Pour des non spécialistes, la phase de négociation des documents juridiques est délicate. C’est pourquoi le Conseil doit bien connaître les enjeux juridiques de ce type d’opérations, et l’Avocat doit bien connaître les enjeux financiers et l’historique de la négociation en amont de la rédaction des actes.