« Au milieu des bois et armés chacun d’une petite scie, Bertram et Hjalte, tous deux âgés de 4 ans, entament leur après-midi d’école en s’attaquant à une planche en bois ».
Cette scène surréaliste incarne le quotidien des maternelles de Skoven, au Danemark.
Ce modèle d’école baptisé « skovbornehaver » est un « jardin d’enfants de forêt », un concept qui voit le jour en 1952 à Copenhague à une période où les femmes s’émancipent.
Fort de sa capacité d’accueil et de son intérêt économique, car il nécessite peu d’infrastructures, les experts s’accordent sur ses bienfaits sur le développement des enfants :
« ils sont moins souvent malades, plus sociables et ont une meilleure concentration », témoigne le biologiste suédois Patrick Grahn.
Au contact de la nature et des arbres, les adultes de demain s’épanouissent en apprenant à respecter l’environnement, à vivre dehors ensemble dans un cadre libéral, moins exposés aux mesures disciplinaires des salles de classe.
À l’heure où apprendre à son enfant à devenir plus éco-responsable devient un enjeu planétaire, ce modèle représente un moyen de les sensibiliser.
Le modèle danois porté par les spécialistes en sciences de l’éducation s’exporte au-delà des frontières scandinaves : Australie, Autriche, Portugal, États-Unis, Corée du Sud, la liste est longue. « Une école ouvre quasi chaque semaine » estime Petra Jäger, directrice du premier « skovbornehaver » en Allemagne, où 2 000 établissements ont vu le jour.