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Category : Arbres & Forêts

06 Oct 2023

L’amnésie culturelle face au monde du vivant

Alors que la population mondiale vit de plus en plus loin des espaces et des espèces naturels, recréer un lien sensible avec notre environnement n’est pas seulement une nécessité, c’est une urgence.

« Renouer avec le monde vivant pour mieux le préserver »

– Pour Bruno David, président du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), à Paris, notre connaissance de la nature ne cesse de diminuer de génération en génération. Ecouteurs dans les oreilles et regard fixé sur nos écrans, nous avons perdu la curiosité du réel au profit de celle du virtuel.

En décembre 2022, une étude publiée par la revue scientifique « Frontiers in Ecology and the Environment » dévoilait que les êtres humains vivaient actuellement à une distance moyenne de 9,7 km d’une zone naturelle, soit 7 % de plus qu’en 2000. De manière générale, l’éloignement est plus important pour les habitants de l’Asie du Sud-Est, de l’Amérique du Nord et de l’Europe. En France, cette distance s’éloigne de la moyenne pour atteindre les 16 km. Plus de 80 % de la population française vit désormais dans des « unités urbaines. »

« Nous vivons de plus en plus loin des autres êtres vivants »

Partout dans le monde, l’expérience humaine de la nature est en déclin. Elle est pourtant indispensable pour que les individus adoptent des comportements empathiques envers leur environnement.

 

Voir l’article dans Les Echos publié le 21 février 2023

 

02 Oct 2023

La forêt, cet indispensable atout français

Et si le bois était un de nos meilleurs atouts pour décarboner nos territoires, et faire face au réchauffement de la planète ? L’exploitation forestière viendrait-elle doublement renforcer notre arsenal de lutte contre le dérèglement climatique ?

–  « C’est peu connu, la France mérite pourtant le surnom de « pays chevelu » attribué par Jules César, il y a deux millénaires. Grâce à un savoir-faire précieux pour son exploitation et son entretien, la forêt française a doublé de taille depuis 1850 atteignant aujourd’hui 17 millions d’hectares, soit 31 % du territoire métropolitain, avec une dynamique de croissance équivalent à trois forêts de Fontainebleau de plus chaque année.  »

Brûler du bois pour faire face au réchauffement climatique peut paraitre paradoxal et pourtant les arbres exploités ne le sont pas pour produire de l’énergie.

Le bois-énergie valorisé en bout de chaîne dans des chaufferies biomasse est en fait un coproduit de la sylviculture, indispensable à nos forêts.

Sylvie Jéhanno, présidente-directrice générale de Dalkia (Groupe EDF),  fait « le pari que la forêt française sera un de nos meilleurs atouts pour poursuivre la décarbonation de la chaleur, en particulier dans le secteur industriel, et gagner ensemble la bataille cruciale contre le réchauffement climatique. »

 

Voir l’article dans Les Echos publié le 3 mars 2023

 

 

 

16 Sep 2020

Une attention à porter aux essences plantées en ville

Saviez-vous que certaines variétés d’arbres pouvaient dégrader la qualité de l’air ?

C’est ce que révèle une étude allemande publiée dans la revue Environemental Sciences and Tehnology.

Les recherches, menées par Galina Churkina de l’Université de Potsdam, s’appuient sur des données de l’année 2006, au cours de laquelle une canicule s’était abattue sur la ville de Berlin.

Les résultats sont sans équivoque : les végétaux aggravent considérablement la pollution de l’air pendant les vagues de chaleur. Une réaction chimique subie par les composés organiques volatiles (COV), dont la production par les végétaux est accrue par une  température élevée, et qui, mêlés aux polluants d’origine humaine, provoque la formation d’ozone et de particules fines.

Cependant, pas question de scier tous les arbres pour autant, il ne faut pas paniquer.

« Il est indispensable de mettre des végétaux en ville » souligne M.Renard, chercheur au CNRS, « mais peut-être faudrait-il privilégier des espèces qui relâchent moins d’aérosols ».

 

Voir l’article dans Le Monde publié le 20 mai 2017

 

15 Sep 2020

Faire Classe en Forêt

« Au milieu des bois et armés chacun d’une petite scie, Bertram et Hjalte, tous deux âgés de 4 ans, entament leur après-midi d’école en s’attaquant à une planche en bois ».

Cette scène surréaliste incarne le quotidien des maternelles de Skoven, au Danemark.

Ce modèle d’école baptisé « skovbornehaver » est un « jardin d’enfants de forêt », un concept qui voit le jour en 1952 à Copenhague à une période où les femmes s’émancipent.

Fort de sa capacité d’accueil et de son intérêt économique, car il nécessite peu d’infrastructures,   les experts s’accordent sur ses bienfaits sur le développement des enfants :

 « ils sont moins souvent malades, plus sociables et ont une meilleure concentration »,  témoigne le biologiste suédois Patrick Grahn.

Au contact de la nature et des arbres, les adultes de demain s’épanouissent en apprenant à respecter l’environnement, à vivre dehors ensemble dans un cadre libéral, moins exposés aux mesures disciplinaires des salles de classe.

À l’heure où apprendre à son enfant à devenir plus éco-responsable devient un enjeu planétaire, ce modèle représente un moyen de les sensibiliser.

Le modèle danois porté par les spécialistes en sciences de l’éducation s’exporte au-delà des frontières scandinaves : Australie, Autriche, Portugal, États-Unis, Corée du Sud, la liste est longue. « Une école ouvre quasi chaque semaine » estime Petra Jäger, directrice du premier « skovbornehaver » en Allemagne, où 2 000 établissements ont vu le jour.

 

Voir l’article dans Le Monde publié le 03 septembre 2020

15 Nov 2017

La désertification n’est pas une fatalité

Au Burkina Faso, un homme a réussi à faire germer des végétaux dans le désert grâce à une technique ancestrale oubliée : le Zaï.

A 180 km au nord de Wagadougou au beau milieu d’une zone aride, se trouve la forêt de Gourga. 25 hectares de terres qui, il y a 40 ans, appartenaient au désert.

A la fin des années 60, la zone est victime d’une terrible sécheresse engendrant une violente famine. Yacouba Sawadogo était alors commerçant. Il vendait des pièces détachées. Il a tout abandonné pour se mettre à l’agriculture et trouver une solution à ce problème.

Nos amies les termites

En quoi consiste le Zaï ? Il s’agit d’une méthode de régénération des terres. Il faut préparer le sol en saison sèche, creuser des petits trous et les remplir de débris organiques (fumier, végétaux en décomposition). Ces débris vont attirer des termites. Elles vont s’installer dans de petites cavités et creuser des galeries dans lesquelles elles vont faire pousser les champignons dont elles se nourrissent. Pendant la saison des pluies, ces galeries vont permettre de récupérer l’eau qui nourrira les futures plantes.

En plantant non seulement des semences potagères mais aussi des arbres, cela a attiré des oiseaux qui ont apporté avec eux de nouvelles graines et ont permis de diversifier les espèces. Le résultat est spectaculaire. Les villageois sont revenus et cultivent maintenant dans cette forêt.

Au début, tout le monde a pris Yacouba Sawadogo pour un fou. Mais aujourd’hui, des experts viennent de tous les pays pour étudier sa méthode. Il est entendu et souhaite ardemment que cette technique soit largement partagée :

“ Nous croyons que le Zaï peut faire revivre les populations désespérées du désert. Nous implorons donc tous les paysans à faire du Zaï leur pratique. Le Zaï n’est plus celui de Yacouba mais de toutes et de tous.”

A écouter > France Inter le 1er septembre 2017 : « Le paysan qui arrête le désert avec ses arbres »

 

03 Juil 2017

Les leçons de la forêt

Peter Wohlleben est forestier. Depuis 20 ans, il observe les arbres et leur comportement en milieu naturel. Ce qu’il révèle dans son ouvrage « La vie secrète des arbres » est fascinant : les végétaux possèderaient des facultés insoupçonnées de l’ordre de la stratégie, le langage, le partage, la mémoire …

Un été sec, le bois qui se déshydrate : l’arbre s’en souvient et modère sa consommation d’eau le printemps suivant. Des insectes menacent leur feuillage : ils dégagent des gaz pour les éloigner et avertir du même coup leurs semblables du danger. Un individu est malade : ses congénères lui fournissent de quoi nourrir ses racines pour qu’il se rétablisse.

« Les scientifiques savent depuis les années 70 que les arbres communiquent, raconte Peter Wohlleben, et depuis une vingtaine d’années qu’ils s’appuient aussi pour cela sur «l’Internet des champignons», un vaste réseau de filaments enfouis dans le sol. Simplement, le grand public ne le sait pas : le langage scientifique est trop pointu et chaque chercheur étudie une pièce du puzzle. Dans mon livre, j’ai tenté de reconstituer celui-ci, même s’il manque beaucoup de pièces, de donner une vision d’ensemble. C’est alors seulement qu’on peut appréhender tout ce que les arbres peuvent faire, s’étonner, s’émerveiller, les respecter et en retirer de la joie. »

Au delà de la découverte des capacités comportementales des arbres, un ensemble de valeurs fondamentales se révèle à l’observateur attentif des forêts. Comme le bien-être des individus. Il dépend de celui de la communauté : les plus faibles sont soutenus car il faut entretenir la densité des forêts pour mieux maîtriser l’humidité et la fraîcheur. Quant au temps, il est rapporté aux rythmes terrestres : une forêt qui prend le temps de pousser absorbe mieux le CO2 et régule le climat. Des leçons précieuses pour notre époque en transition !
03 Sep 2015

Le réchauffement climatique nuit à l’équilibre des forêts

Une récente étude scientifique parue dans le magazine Science démontre que l’action de l’homme sur l’environnement a un impact sur la santé des forêts du globe.

Que ce soit par des actions directes de déboisement, au profit de cultures intensives comme celles du soja ou des palmiers à huile ou par les effets indirects induits par les émissions de carbone, les bouleversements sont « trop rapides pour que le processus d’adaptation des forêts suive le rythme ».

Notre précieux puit de carbone s’épuise. Les arbres meurent plus jeunes (les scientifiques parlent d’espères « James Dean ») et leur renouvellement ne suffit plus à endiguer la quantité croissante de carbone à absorber.

Toutes les régions du globe sont concernées, des tropiques aux forêts boréales. Habituellement, les arbres peuvent s’adapter aux changements climatiques en migrant. Mais étant données les variations actuelles, il faudrait qu’ils migrent dix fois plus vite !

Viennent s’ajouter des conséquences indirectes comme le dégel du permafrost ou les risques d’incendies en milieu tempéré du fait de sécheresses plus intenses, qui menacent tous deux de relâcher des quantités de CO2 considérables.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les terres boisées « sont à la base de la subsistance de plus d’un milliard de personnes » comme source d’emploi, ressource d’énergie et matériel de construction de logements.

Un cri d’alarme que la communauté scientifique entend porter auprès des Etats pour que des décisions concrètes soient prises collectivement lors de la prochaine conférence sur le climat à Paris, en fin d’année.

> Voir l’article dans Le Monde du 20 août 2015

27 Mar 2015

Timide mobilisation pour la reforestation

Ils ne sont que 15 pays à s’engager pour la restauration des espaces forestiers de la planète. 60 millions d’hectares devraient être replantés d’ici 2020, soit à peine la moitié de l’objectif que s’est fixé l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN) à Bonn en 2011. Une opération qui s’avèrerait quasiment nulle étant donné que la même quantité de forêt disparaît de la surface du globe chaque année.

15 pays, mais pas la France. Les Etats-Unis sont en tête, suivis par l’Ethiopie et la République Démocratique du Congo, alors que celle-ci compte sur son territoire 80% d’exploitation forestière illégale, avec la complicité du gouvernement.
Pas la France alors qu’elle « enregistre une baisse annuelle de 80 millions de plantations par rapport aux années 1990 » selon Reforestaction.
L’initiative de la Fondation Yves Rocher « Plantons pour la planète » apporte toutefois une note d’espoir, mais les engagements semblent encore dérisoires face à la nécessité croissante de planter des feuillus (plutôt que des conifères) pour lutter contre les émissions de CO2.

Révision du cours de 6ème de Collège à l’usage des 182 autres pays : « L’oxygène, qui compose 20% environ de notre atmosphère et qui est nécessaire à la respiration, est un gaz produit lors du fonctionnement des végétaux chlorophylliens, extrayant le carbone du dioxyde de carbone et rejetant l’oxygène (sous forme de dioxygène) par le mécanisme de la photosynthèse »

05 Déc 2014

Regardons-la pousser

Pour son 3ème long métrage « Il était une forêt », Luc Jacquet (réalisateur de “La Marche de l’empereur” et “Le Renard et l’Enfant”) est parti sur la canopée avec Francis Hallé, célèbre botaniste – dont nous avons déjà parlé – de l’expédition « Le radeau des cimes ». Attaché à mettre en scène la beauté des lieux plutôt que de s’étendre sur des considérations scientifiques, le documentaire sensibilise par l’émotion à la préservation des forêts primaires qui risquent de disparaître totalement vers 2020 si rien n’est fait pour les protéger.
Par forêt primaire, on entend toute zone forestière où l’homme n’a pas laissé de trace. Les principales se trouvent en Amazonie, en République démocratique du Congo et en Indonésie, qui à eux trois regroupent au moins les deux-tiers des forêts primaires de la planète. La Guyane française, avec plus de 90 % de forêts primaires, en représente une des zones les plus vastes.

IL ETAIT UNE FORET – Bande-annonce VF par CoteCine

Le film a été nominé aux Césars 2014 dans la catégorie « Meilleur film documentaire ».

14 Oct 2014

Finalement : qu’est ce qu’un arbre ?

Un palmier est-il un arbre ? Oui. Pourtant il ne produit pas de bois.

Tous les arbres ont-ils soit des feuilles, soit des aiguilles ? Non.

Pourquoi les végétaux ne sont ils pas des individus ? Parce qu’il est possible de les diviser sans les tuer.

Francis Hallé précise quelques notions comme il se plait à le faire.