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L’épopée d’une reprise en MBO conduite après un redressement réussi. Mercura – Jean Echaniz

Vous venez de reprendre l’entreprise que vous dirigez depuis 2004. Pouvez nous décrire l’activité de Mercura ?

Jean Echaniz : Mercura est le leader français de la signalisation visuelle et sonore embarquée sur véhicules de sécurité. Nous concevons et fabriquons des rampes lumineuses, des gyrophares, des panneaux à messages variables embarqués sur remorques ou installés par exemple sur les patrouilleurs d’autoroute. Nous avons une clientèle de polices, d’ambulances, de sociétés d’autoroutes, etc…

Nous ne faisons pas que les périphériques de signalisation, nos électroniciens et notre bureau de Recherche & Développement conçoivent et développent également les outils de pilotage de ces périphériques, des boitiers de commande des véhicules aux systèmes de multiplexage qui permettent de gérer l’alimentation de ces équipements par rapport aux besoins propres du véhicule. Dans un contexte de mise en œuvre en situations extrêmes, propres à la sécurité, pouvoir par exemple démarrer simultanément son véhicule et sa rampe lumineuse sans surprise est essentiel !

Nous proposons également des cabines radars fixes de contrôle de vitesse, des lasers de mesure de vitesse, des éthylotests, etc… Notre gamme de produits est très complète.

Dans quel contexte avez-vous monté votre opération de MBO ?

Mercura a réalisé près de 14 m€ de chiffre d’affaires en 2011 et est en forte croissance cette année. Mais elle a subi par le passé des aléas importants sur sa gestion et son activité.

Ce métier s’est professionnalisé et il a fallu suite à mon arrivée en 2004 remettre cette entreprise sur la voie de la compétitivité face à des marchés où les bonnes relations avec le client ne peuvent plus à elles seules asseoir une pérennité et encore moins un développement. Il ne vous a pas échappé que les contraintes financières des clients ont augmenté fortement ces dernières années !

Nous avons donc avec Capital & Dirigeants Partenaires monté cette opération dans un contexte de contrainte financière très forte. Les banques étaient en fin d’année 2011 peu présentes en termes de financement, qui plus est pour un dossier compliqué. Mes associés et moi avons dû investir la totalité de la somme nécessaire à la reprise.

Quelles ont été les étapes clés de cette reprise ?

Les discussions avec nos actionnaires historiques et la banque de la précédente opération ont duré deux ans. Il s’agissait pour eux de renoncer à une part importante de leur mise remontant à 2001. L’entreprise avait été achetée dans un contexte de marché complètement différent et sur une année exceptionnelle.

Parmi les étapes clés de ce périple je citerais l’accord de mes managers pour participer à l’opération, moment toujours intense par la confiance réciproque qu’il permet de se témoigner. Je citerais également l’accord de la banque qui avait financé la première opération sur Mercura remontant en 2001, et qui a accepté de voir l’entreprise repartir avec une pression désormais adaptée à sa rentabilité. Enfin je citerais l’accord de mon investisseur actuel pour financer l’opération, les paramètres de l’opération ayant bougé à quelques semaines du closing.

Lorsque l’on dit qu’un deal est une aventure, pour nous il s’est agi d’une épopée !

Quelles sont les perspectives de Mercura ?

La France est et restera dans les prochaines années notre marché principal. Mercura y a une position de leader, avec des produits à la pointe de la technologie et la capacité de proposer les meilleurs prix, grâce à une production réalisée principalement en France mais aussi à l’étranger.

Mercura a aussi vocation à devenir l’un des trois leaders ouest européens du secteur de la signalisation visuelle et sonore embarquée sur véhicules de sécurité. Nos produits sont déjà présents dans la plupart des pays européens avec de fortes implantations dans les pays scandinaves, en Allemagne et en Espagne.

Au plan des produits, nous préparons les outils de demain pour nos clients. Les véhicules évoluent, les besoins de sécurité aussi. Les normes progressent. De nouvelles fonctionnalités apparaissent pour les interventions ou la signalisation, telles que la reconnaissance automatique de plaques d’immatriculation,  le marquage des véhicules à distance, les contrôles de vitesse, les contrôles d’alcoolémie. Nous sommes présents sur tous ces segments.

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